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Le POPA, sis la rue Pierre-Péquignat 42 à Porrentruy, est un musée d’art optique installé dans un monument marquant de la vieille ville par son histoire, ses qualités architecturales et son importance dans le site bâti.

Le bâtiment occupe un emplacement clé de la ville médiévale, à l’angle nord-est du quartier intermédiaire qui reliait l’ancienne partie de la ville à la nouvelle partie qui s’était développée sur la colline occupée dès le XIVe siècle par l’église St-Pierre. La fonction défensive de la construction est encore bien visible aujourd’hui au rez-de-chaussée et au 1er étage dont les murs nord et est présentent une épaisseur allant jusqu’à 2,5 mètres. La typologie de la construction, l’angle arrondi entre la partie nord et est du mur, les archères à niche du mur oriental tendent à dater cette partie de la construction de la seconde moitié du XIIIe siècle.

Le bâtiment est mentionné pour la première fois en 1569, date à laquelle il appartient à un certain Guillaume Camus qui a entrepris des travaux conséquents sur le bâti existant. Le caractère de la façade sud date de cette époque et c’est d’ailleurs la date de 1569 qui figure sur le linteau de la porte de la tour d’escalier. Le bâtiment est également connu pour avoir appartenu, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, à l’ancien maître-bourgeois Pierre-François Choulat, qui s’était illustré durant les Troubles entre 1726 et 1740. A la fin de l’Ancien Régime, le propriétaire était à nouveau un personnage en vue, Joseph Rengguer, syndic des Etats de l’Evêché, et qui sera l’un des principaux agents de la Révolution dans le pays. Le bâtiment a ensuite connu différents propriétaires, dont, au tournant du XXe siècle, l’imprimeur Xavier Turberg dont la maison a gardé le nom jusqu’au début du XXIe siècle.

Connu pour avoir abrité au 1er étage le Centre espagnol, jusqu’en 2002, le bâtiment a été acquis en 2003 par la fondation Rémy et Michèle Zaugg. Rémy Zaugg, peintre jurassien internationalement connu et reconnu, ambitionne de restaurer soigneusement la maison dans le but de pouvoir y exposer ses œuvres. Le projet est conçu et porté par le bureau d’architectes Herzog & de Meuron, amis de Rémy Zaugg. Ce dernier commence les travaux et fait aménager dans les combles des locaux de dépôt et de stockage pour des œuvres d’art, ce qui permet d’éviter tout nouveau percement en toiture. Rémy Zaugg décède en 2005 sans avoir pu mener à terme son projet dont la plus grande partie reste en ruines. En 2015, Pierre Kohler, ministre, achète le bâtiment et achève les  importants travaux de rénovation, notamment à l’intérieur, dans la perspective d’une affectation culturelle, renouant ainsi avec l’intention première de Rémy Zaugg. 

Les éléments intérieurs les plus caractéristiques de l’ancienne maison bourgeoise ont été conservés et restaurés. Il s’agit notamment des parquets, des plafonds à panneaux, et partiellement des boiseries. Leur aspect final est dicté par le projet d’une utilisation culturelle des locaux, notamment en salles d’exposition. Au 1er étage, un plafond, sans intérêt patrimonial, a été enlevé par mesure de sécurité et n’a pas été remplacé. Le nouveau volume ainsi créé donne une importance nouvelle au plafond mouluré de l’étage supérieur et offre des possibilités intéressantes d’expositions avec une coursive où peuvent déambuler les visiteurs. Le rez-de-chaussée, accessible par la cour, abrite de remarquables caves voûtées dont les sols en galets et en pierres de taille ont été conservés.

Pierre et Geneviève Kohler créent en 2016 le POPA (Porrentruy Optical Art), musée consacré à l’art optique contemporain avec une collection permanente et des expositions temporaires présentant de grandes signatures de l’art moderne et contemporain et notamment Rodin, Degas, Dali, Yann Arthus-Bertrand, Simon Berger ou encore Saype.

Avec le POPA, le Jura retrouve un joyau de son patrimoine bâti et un atout au fort potentiel culturel.

 

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